Nous sommes à 23 jours de l'élection présidentielle, déjà historique dans deux faits:
-c'est la première fois depuis 50 ans qu'un président ou vice-président sortant ne se présente pas
-le candidat démocrate est noir
Le contexte est plus que mauvais: la crise financière et économique, le bilan désastreux de Bush, la guerre en Irak qui s'embourbe...Et Barack Obama qui bénéficie d'une avance de 10 points dans les sondages. Même sur le charisme et l'expérience, les américains le jugent désormais plus capable que son adversaire républicain.
Dans le camp républicain, on devient inquiet, agressif, hargneux. Dans les meetings, des voix s'élèvent, des voix qui montrent le vrai visage d'une certaine Amérique, celle des américains moyens, républicains, peu éduqués, très conservateurs, qui vivent en dehors des grandes villes et qui pensent que la vraie race est la race blanche. Et ces américains-là sot nombreux, et votent plus que ceux habitant dans les villes. Cette Amérique qui fait penser que les choses se passeront différemment dans les urnes que ce que les sondages peuvent montrer.
Ces voix qui s'élèvent font peur, très peur. Même si nous sommes persuadés que les médias censurent la totalité des paroles dites pendant ces meetings, quelques unes filtrent à travers. Ainsi, un américain, violent au micro, se disait très énervé et très fâché que ce soit Obama qui soit devant dans les sondages. "Tuez-le" a-t-on plusieurs fois entendu. Une américaine, ayant pris le micro à Mc Cain dans un meeting, a dit "mais nous ne pouvons pas laisser quelqu'un comme ça (sous-entendu Obama) être élu, c'est.....un arabe!!!!!!!!! Mc Cain a été obligé de défendre son adversaire en déclarant que c'était une personne respectable, un bon chrétien pratiquant, quelqu'un qu'il appréciait. Il s'est fait hué par l'assistance.
Dans le même style, un homme s'est déclaré incapable de voter pour Obama car c'était un arabe, un musulman, un terroriste, son grand-père ayant été un musulman. Comme c'est dans les gênes, Obama ne peut être que musulman.
C'est le résultat de la dernière stratégie du couple Mc Cain/ Palin qui n'a cessé de faire passer Obama pour quelqu'un d'autre en martelant son deuxième prénom, Barack HUSSEIN Obama.
Aujourd'hui, dernier coup de théatre, Mc Cain, dans un meeting, a dit de façon improvisée concernant le prochain débat «Quand je lui aurai fouetté le vous-savez-quoi («whip his you-know-what») pendant ce débat (organisé mercredi, à l'Hofstra University, dans l'Etat de New York, NDLR), nous irons sur le terrain 24 heures sur 24, sept jours sur sept». Les réactions à ses propos ne se sont pas faites attendre : là où certains y ont vu un bon mot, d'autres y ont vu un vrai dérapage. Le fouet reste en effet aux Etats-Unis un instrument de sinistre mémoire lié à l'histoire de l'esclavage. Maintenant, ces paroles peuvent choquer une partie de la population américaine mais aussi rassurer une autre....Ce week-end, John Lewis, un parlementaire démocrate et figure de la lutte pour les droits civiques dans les années 1960, a accusé John McCain d'inciter à la haine contre Barack Obama.
Et c'est là tout le problème. L'Amérique profonde est concernée par la question raciale, est raciste, parano, agressive, violente, non éduquée. Les Républicains ont du mal à mettre de l'ordre dans leurs rangs.
La campagne prend une tournure très dangereuse, très inquiétante. Le camp démocrate, de son côté, a décidé apparemment de ne pas répondre à ces attaques et de continuer la campagne de manière intelligente en axant ses arguments sur les solutions apportées à la crise économique et sur l'amalgame entre Mc Cain et Bush.
Espérons que tous ces comportements violents et racistes seront moins nombreux dans les urnes que ceux qui prônent un changement aux Etats-Unis et et une réelle avancée.
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